ENTRAINEMENT ET HORMONES !
Associer dans un même article hormones et entraînement de bodybuilding, c'est souvent s'exposer à des regards entendus, comme si les hormones avaient automatiquement quelque chose à faire avec le dopage. Pourtant, quoi de plus naturel que les hormones ? Certes, certains, pour obtenir un gain de performance que l'entraînement seul ne pourrait leur apporter, ont employé des hormones naturelles ou de synthèse dans le cadre de pratiques dopantes. Mais cela ne signifie pas que les hormones ne sont que cela... bien au contraire !
Chez tout être humain,
le système endocrine (du grec "endo" – interne – et "krine"
– sécréter –) contrôle toute l'activité hormonale. Les hormones sont en
réalité des messagers, qui transmettent aux organes les informations issues du
système nerveux central et du cerveau. Concrètement, cela signifie que, sans
hormones, les organes ne pourraient tout simplement pas fonctionner normalement.
Mais alors que les novices imaginent souvent l'effet des hormones sur l'entraînement,
on oublie souvent de parler de l'action inverse : quand l'entraînement agit
favorablement sur la libération d'hormones. Et c'est de cela que nous allons
parler ici.
Le système endocrinien
Les glandes endocrines
Une série de glandes, réparties dans tout le corps humains, fabriquent des
hormones spécifiques, destinées à transmettre un message bien particulier.
Sans rentrer dans les détails, on peut citer les 7 principales glandes :
- la thyroïde, située au niveau du cou
- les para-thyroïdes, un groupe de petites glandes qui
entourent la thyroïde
- la pituite, localisée dans le cerveau
- la glande pinéale, également dans le cerveau
- la glande adrénale, près des reins
- le pancréas, proche de la glande adrénale
- les glandes sexuelles (les testicules chez l'homme, les
ovaires chez la femme).
Toutes ces glandes se caractérisent par le fait qu'elles libèrent directement
leurs hormones dans le sang, qui les transportent alors jusqu'à leur lieu
d'action, en l'occurrence des récepteurs hormonaux qui ne réagissent qu'à une
hormone spécifique (les hormones ne sont pas interchangeables).
Il s'agit naturellement de substances extrêmement puissantes. Cela justifie
l'existence de systèmes de régulation particulièrement complexes, destinés
à éviter tout "emballement" de la machine. La science a notamment
mis en évidence, dans pratiquement tous les mécanismes hormonaux, un
fonctionnement en boucle : l'augmentation du taux d'une hormone dans le sang déclenche
en retour un mécanisme d'autorégulation, qui se traduit par le ralentissement
(voire l'arrêt complet) de la production de l'hormone en question, jusqu'au
retour à un taux normal.
Cela explique également la complexité des troubles hormonaux (et les dangers
liés aux manipulations hormonales !).
Trois classes d'hormones
Il existe trois grands types d'hormones, qui se distinguent notamment par leur
structure chimique :
- les hormones dérivées d'un acide aminé (et, dans la
majorité des cas, de la L-tyrosine) : comme leur nom l'indique, elles sont élaborées
à partir d'un seul acide aminé. C'est par exemple le cas de l'épinéphrine,
- les hormones peptidiques : synthétisées par l'organisme à
partir de peptides (de courtes chaînes d'acides aminés), ce sont les hormones
les plus nombreuses. L'une d'entre elles est l'insuline,
- les hormones stéroïdes : elles sont fabriquées à partir
du cholestérol, et incluent la prostaglandine ou la testostérone
Les 8 hormones les plus directement influencées par l'exercice sont :
- la testostérone
- l'hormone de croissance
- les oestrogènes
- la thyroxine
- l'épinephrine
- l'insuline
- les endorphines
- le glucagon
La testostérone
Contrairement à ce que l'on imagine parfois, hommes et femmes fabriquent
naturellement de la testostérone, mais évidemment pas dans les mêmes quantités
(les femmes produisent en moyenne 10 fois moins de testostérone que les
hommes). Il s'agit bien évidemment, est-il besoin de le dire, d'une hormone
particulièrement importantes pour tous les athlètes : elle contribue à l'élévation
du rythme métabolique, à la diminution du taux de graisse corporelle, au
renfort de la confiance en soi, tout en facilitant la préservation de la masse
musculaire, de la tonicité et de la force. Hormone sexuelle, elle intervient également
sur la libido.
Le mécanisme qui aboutit à la sécrétion de testostérone est pour le moins
complexe : l'hypothalamus transmet à la pituite l'instruction de libérer de
l'hormone lutéique, qui est alors acheminée jusqu'aux cellules de Leydig, qui,
stimulées, transforment alors le cholestérol en testostérone.
L'organisme est "programmé" pour une diminution de la fabrication de
testostérone avec l'âge.
Les données les plus récentes de la physiologie de l'effort semblent indiquer
que l'exercice stimule la fabrication de testostérone, et notamment lorsque les
groupes musculaires sont sollicitées, et notamment en évitant d'entraîner
deux jours d'affilée les mêmes muscles. Un entraînement "spécial
testostérone" devrait également s'organiser autour de séries courtes,
avec des charges élevées.
L'hormone de croissance
L'hormone de croissance, libérée par la pituite, est une autre hormone très
importante en terme de performance athlétique. Elle stimule la synthèse protéique
(c'est à dire le développement musculaire), renforce les tissus osseux,
ligamentaires, tendineux et cartilagineux. Elle favorise également la dégradation
des graisses durant l'effort (ce qui se traduit mécaniquement par une préservation
des réserves de glycogène.
Les bienfaits de l'hormone de croissance sont de mieux en mieux connus, en terme
de lutte contre le vieillissement : augmentation du tonus et de l'énergie, amélioration
de la capacité de concentration, renfort de la libido, amélioration du
sommeil, gains de force de puissance et de vitalité, santé des cheveux, de la
peau et des ongles...
Les "cliniques de la longévité", aux Etats-Unis notamment, ont développé
des cures d'injection d'hormone de croissance, afin de permettre de lutter
contre le vieillissement, et de contrer la diminution naturelle de la synthèse
de GH.
Mais l'activité physique est une autre façon (bien que moins radicale) de
favoriser la libération d'hormone de croissance. Il a en effet été établi
que les efforts intenses et brefs, réalisés en anaérobie, constituent une
bonne façon de booster le taux de GH.
Les oestrogènes
Hormones plus spécifiquement féminines, elles contribuent à la
mobilisation des graisses comme source d'énergie, améliorent l'humeur, accélèrent
le rythme métabolique, et soutiennent la libido. La plus efficace de ce groupe
est le 17-beta-oestradiol. Tout au long de la vie, les taux d'œstrogènes varient pour assurer la régulation du système reproductif, une chute brutale
intervenant au moment de la ménopause.
Une étude menée par un groupe de chercheurs et dirigée par les Dr. Coppeland,
Consitt et Tremblay, a permis de mettre en évidence le fait que, chez des
femmes de 19 à 69 ans, le taux d'œstrogènes est sensiblement accru après une
séance de 40 minutes d'activité physique, que ce soit en endurance ou en résistance
(l'étude a consisté à comparer les résultats obtenus par un groupe de femmes
actives, avec ceux de femmes ne pratiquant pas d'exercice). Le taux hormonal
reste plus élevé chez celles ayant pratiqué une activité physique pendant au
moins 4 h après la séance.
La thyroxine
Hormone particulièrement importante dans le cadre d'une démarche de perte
de poids, elle est synthétisée par la glande thyroïde. En effet, elle
contribue à élever le rythme métabolique, ce qui signifie que les dépenses
caloriques augmentent automatiquement.
Une pratique athlétique, notamment lorsqu'elle est intense, permet d'accroître
jusqu'à 30 % la fabrication de thyroxine, une augmentation sensible jusqu'à 5h
après l'effort.
L'épinephrine
Synthétisée par la glande adrénale à partir de L-tyrosine, et faisant
partie, avec la norépinéphrine du groupe des "catécholamines",
l'action prioritaire de l'épinephrine consiste à accroître la quantité de
sang pompée par le cœur.
Autrement dit, elle favorise le transport des nutriments et de l'oxygène vers
les tissus et les organes. Elle favorise enfin l'utilisation du glycogène et
des graisses comme énergie.
Il a été établi que, plus l'entraînement est intense, plus la fabrication d'épinephrine
est soutenue : autrement dit, en faisant des efforts, on s'assure en même temps
des résultats !
L'insuline
Hormone
produite par le pancréas, l'insuline est la principale hormone de stockage du
corps humain. Elle est connue pour sa capacité à réguler le taux de sucre
sanguin (le diabète étant causé par un dysfonctionnement insulinique : les
cellules, trop souvent stimulées par des pics d'insuline, développent
progressivement une résistance à l'insuline).
La libération d'insuline est notamment déclenchée par l'absorption de
nourriture. Si le taux d'insuline devient trop important (on parle alors de pic
d'insuline), cela se traduit par une accélération du stockage adipeux.
Certaines formes de diabète sont réversibles : une perte adipeuse par la
pratique athlétique peut ainsi permettre, dans certains cas, de solutionner définitivement
le problème. Le taux d'insuline dans le sang commence à décroître environ 10
minutes après le début d'une séance.
Les endorphines
Fabriquées par la pituite à partir de polypeptides (une chaîne de 30 acides
aminés), les endorphines sont des substances chimiques opioïdes, synthétisées
naturellement par l'organisme (attention, cela n'a toujours rien à voir ni avec
du dopage, ni avec la consommation de drogues dérivées de l'opium, même si
les endorphines appartiennent à cette classe chimique !). Elles sont
essentiellement libérées pour faire face à la douleur, favorisent la mise en
place d'une sensation d'euphorie, et diminuent le stress et l'anxiété.
Le sport est particulièrement efficace pour stimuler la fabrication
d'endorphines, notamment lors des activités d'endurances. Le taux d'endorphine
dans le sang peut être multiplié par 5, notamment lorsque la séance dure plus
de 30 minutes.
Le glucagon
Synthétisé par le pancréas, comme l'insuline, le glucagon est dérivé
d'une chaîne peptidique comportant 29 acides aminés. Mais, à l'inverse de
l'insuline, son rôle est au contraire d'accroître le taux de sucre sanguin,
lorsque ce dernier diminue trop fortement. Les hydrates de carbone stockés dans
le foie sont alors libérés, jusqu'à ce que la glycémie revienne dans les
normes. Une équipe de chercheurs canadiens, dirigées par les Dr. Bonjorn,
Latour, Belanger et Lavoie, a démontré un lien entre exercice et libération
de glucagon.
sources : www.e-dynalife.com
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