JOURNEES DIOCESAINES DE
LA JEUNESSE
Août 2016 - CRACOVIE
Rassemblement des jeunes
de 16-30 ans du monde entier ...
MESSAGE
DU PAPE
MESSAGE DU SAINT-PÈRE
AUX JEUNES DU MONDE À L'OCCASION DE LA XXXIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7)
Chers jeunes,
Nous voici arrivés à la
dernière étape de notre pèlerinage vers Cracovie où, en juillet
prochain, nous célébrerons ensemble les 21èmes Journées Mondiales de la
Jeunesse. Sur notre parcours, long et exigeant, nous sommes guidés par
les paroles de Jésus tirées du “Discours sur la montagne”. Nous avons
commencé ce voyage en 2014, en méditant ensemble sur la première
Béatitude : « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux
est à eux » (Mt 5, 3). En 2015, le thème a été : « Heureux les cœurs
purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8). Au cours de l’année que nous
allons vivre, nous voulons nous laisser inspirer par le verset suivant
: « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt
5, 7).
1. Le Jubilé de la Miséricorde
Grâce à son thème, les
JMJ de Cracovie 2016 s’insèrent parfaitement dans le climat de l’Année
Sainte de la Miséricorde, devenant ainsi un vrai Jubilé mondial des
jeunes. Ce n’est pas la première fois qu’une rencontre internationale
de jeunes coïncide avec une Année jubilaire. En effet, ce fut dans le
cadre de l’Année Sainte de la Rédemption (1983-1984) que saint
Jean-Paul II convoqua pour la première fois les jeunes du monde entier
à Rome lors du dimanche des Rameaux. C’est encore au cours du Grand
Jubilé de l’an 2000 que plus de deux millions de jeunes de 165 pays se
retrouvèrent à Rome pour les 15èmes Journées Mondiales de la Jeunesse.
Comme dans ces deux cas précédents, cette fois-ci encore – j’en suis
certain –, le Jubilé des jeunes à Cracovie sera l’un des temps forts de
cette Année sainte !
Peut-être certains
d’entre vous se demandent-t-ils ce qu’est cette Année jubilaire
célébrée dans l’Église. Le texte biblique du Lévitique au chapitre 25
nous aide à comprendre ce que signifiait le “jubilé” pour le peuple
d’Israël : tous les cinquante ans, les Hébreux entendaient retentir la
trompette (jobel) qui les convoquait (jobil) pour célébrer une Année
Sainte, un temps de réconciliation (Jobal) pour tous. C’était un temps
propice pour renouer une relation bonneavec Dieu, avec le prochain et
avec la création, fondée sur la gratuité. Par conséquent, entre autres
choses, on encourageait l’effacement des dettes, un soutien particulier
à ceux qui étaient tombés dans la misère, l’amélioration des relations
interpersonnelles et la libération des esclaves.
Jésus-Christ est venu
annoncer et accomplir le temps perpétuel de la grâce du Seigneur,
annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres, la délivrance aux captifs, la
vue aux aveugles et la liberté aux opprimés (cf. Lc 4, 18-19). En lui,
et en particulier dans son Mystère pascal, s’accomplit pleinement le
sens profond du Jubilé. Lorsqu’au nom du Christ l’Église convoque un
jubilé, nous sommes tous invités à vivre un temps extraordinaire de
grâce. L’Église elle-même est appelée à offrir en abondance des signes
de la présence et de la proximité de Dieu, pour réveiller dans les
cœurs la capacité à regarder l’essentiel. En particulier cette Année
Sainte de la Miséricorde est « le temps pour l’Église de retrouver le
sens de la mission que le Seigneur lui a confiée le jour de Pâques :
être signe et instrument de la miséricorde du Père » (Homélie des
premières vêpres du dimanche de la Divine Miséricorde, 11 avril 2015).
2. Miséricordieux comme le Père
La devise de ce jubilé
extraordinaire – “Miséricordieux comme le Père” (cf. Misericordiae
Vultus, 13) – s’accorde bien avec le thème des prochaines JMJ. Essayons
donc de mieux cerner ce que signifie la miséricorde divine.
Pour parler de la
miséricorde divine, l’Ancien Testament recourt à différents termes, les
plus significatifs étant : hessed et rahamim. Le premier, appliqué à
Dieu, exprime son indéfectible fidélité à l’Alliance avec son peuple,
qu’il aime et pardonne toujours. Rahamim, quant à lui, peut être
traduit par “entrailles” et renvoie en particulier au sein maternel,
faisant comprendre que l’amour de Dieu pour son peuple est comme celui
d’une mère pour son enfant. Le prophète Isaïe l’exprime bien par ces
mots : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié
pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je
ne t’oublierai pas » (Is 49, 15). Un tel amour implique que l’on fasse
de la place pour l’autre en soi-même, que l’on sente, souffre et se
réjouisse avec le prochain.
Le concept biblique de
la miséricorde contient également l’idée d’un amour concret, qui est
fidèle, gratuit et capable de pardonner. Ce passage du prophète Osée
nous offre un bel exemple de l’amour de Dieu, comparable à l’amour d’un
père pour son fils : « Quand Israël était jeune, je l’aimai, et
d’Égypte j’appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils
s’écartaient de moi ; aux Baals ils sacrifiaient, aux idoles ils
brûlaient de l’encens. Et moi j’avais appris à marcher à Éphraïm, je le
prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin
d’eux ! Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens
d’amour ; j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout
contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger » (Os
11, 1-4). Malgré le comportement mauvais de l’enfant qui mériterait un
châtiment, l’amour du père est fidèle et pardonne toujours un fils
repentant. Comme on peut le remarquer, le pardon fait toujours partie
de la miséricorde : « La miséricorde de Dieu n’est pas une idée
abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle il révèle son
amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au
plus profond d’eux-mêmes par leur fils [...] Il vient du cœur comme un
sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion,
d’indulgence et de pardon »(Misericordiae Vultus, 6).
Pour le Nouveau
Testament, la miséricorde divine (eleos) est la synthèse de l’œuvre que
Jésus est venu accomplir dans le monde au nom du Père (cf. Mt 9, 13).
La miséricorde de notre Seigneur se manifeste surtout quand il se
penche sur la misère humaine et manifeste sa compassion pour celui qui
a besoin de compréhension, de guérison et de pardon. Tout en Jésus
parle de la miséricorde. Mieux ! Il est lui-même la miséricorde.
Au chapitre 15 de
l’Évangile de Luc, on trouve les trois paraboles de la miséricorde : la
parabole de la brebis perdue, celle de la drachme perdue, et la
parabole dite du “fils prodigue”. Dans ces trois paraboles, nous sommes
touchés par la joie de Dieu, la joie qu’il éprouve quand il retrouve un
pécheur et lui pardonne. Oui ! La joie de Dieu est de pardonner ! Voilà
la synthèse de tout l’Évangile. « Chacun de nous est cette brebis
perdue, cette pièce d’argent perdue ; chacun de nous est ce fils qui a
gâché sa liberté en suivant de fausses idoles, des mirages de bonheur,
et qui a tout perdu. Mais Dieu ne nous oublie pas, le Père ne nous
abandonne jamais. C’est un père patient, il nous attend toujours ! Il
respecte notre liberté, mais il reste toujours fidèle. Et lorsque nous
retournons à lui, il nous accueille comme ses enfants, dans sa maison,
car il ne cesse jamais, même pour un instant, de nous attendre, avec
amour. Et son cœur est en fête pour tout enfant qui revient. Il est en
fête parce qu’il est joie. Dieu a cette joie, quand l’un de nous,
pécheur, va à lui et demande son pardon » (Angélus, 15 septembre 2013).
La miséricorde de Dieu
est très concrète et nous sommes tous appelés à en faire
personnellement l’expérience. Lorsque j’avais dix-sept ans, un jour où
je devais sortir avec mes amis, j’ai décidé de me recueillir d’abord
dans une église. Une fois à l’intérieur, j’ai trouvé un prêtre qui m’a
inspiré une confiance particulière, et j’ai senti le désir d’ouvrir mon
cœur dans la confession. Cette rencontre a changé ma vie ! J’ai
découvert que lorsque nous ouvrons nos cœurs avec humilité et
transparence, nous pouvons contempler d’une façon très concrète la
miséricorde de Dieu. J’ai eu la certitude que dans la personne de ce
prêtre, Dieu était là, m’attendant déjà, avant même que je ne fasse le
premier pas pour entrer dans l’église. Nous le cherchons, mais il nous
précède toujours. Il nous cherche depuis toujours et il nous trouve en
premier. Peut-être quelqu’un parmi vous a-t-il un poids sur le cœur et
pense : j’ai fait ceci, j’ai fait cela.... N’ayez pas peur ! Il vous
attend ! Il est père : Il nous attend toujours ! Comme c’est beau de
trouver l’étreinte miséricordieuse du Père dans le sacrement de la
Réconciliation, de découvrir le confessionnal comme le lieu de la
Miséricorde, de se laisser toucher par cet amour miséricordieux du
Seigneur qui nous pardonne toujours !
Et toi, cher jeune,
as-tu jamais senti se poser sur toi ce regard d’amour infini ? Ce
regard qui, au-delà de tous tes péchés, limites, échecs, continue à te
faire confiance et à considérer ta vie avec espérance ? Es-tu conscient
du prix que tu as aux yeux de ce Dieu qui t’a tout donné par amour ?
Comme le dit saint Paul : « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le
Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous » (Rm
5, 8). Mais comprenons-nous vraiment la puissance de ces mots ?
Je sais à quel point la
Croix des JMJ – un don de saint Jean-Paul II – vous est chère, elle qui
accompagne toutes vos rencontres internationales depuis 1984. Combien
de conversions authentiques, combien de changements sont survenus dans
la vie de nombreux jeunes qui ont rencontré cette simple croix
dépouillée ! Peut-être vous êtes-vous posés la question : d’où vient
cette force extraordinaire de la croix ? La réponse est la suivante :
la croix est le signe le plus éloquent de la miséricorde de Dieu ! Elle
nous enseigne que la mesure de l’amour de Dieu pour l’humanité est
d’aimer sans mesure ! Dans la croix, nous pouvons toucher la
miséricorde de Dieu et nous laisser toucher par sa miséricorde ! Je
voudrais rappeler ici l’épisode des deux larrons crucifiés avec Jésus :
l’un des deux est présomptueux, il ne se reconnaît pas pécheur et se
moque du Seigneur. L’autre, par contre, reconnaît son erreur et se
tourne vers le Seigneur et lui déclare : « Jésus, souviens-toi de moi
lorsque tu viendras avec ton Royaume ». Jésus le regarde avec une
infinie miséricorde et lui répond : « En vérité, je te le dis :
aujourd’hui, tu seras, avec moi, dans le Paradis » (cf. Lc 23,
32.39-43). Avec lequel des deux nous identifions-nous ? Avec celui qui
est arrogant et ne reconnaît pas ses erreurs ? Ou avec l’autre qui a
reconnu son besoin de miséricorde divine et l’implore de tout son cœur
? Dans le Seigneur qui a donné sa vie pour nous sur la croix, nous
trouverons toujours un amour inconditionnel qui reconnaît la valeur de
nos vies et nous donne à chaque fois la possibilité de recommencer.
3. L’extraordinaire joie d’être des instruments de la miséricorde divine
La Parole de Dieu nous
enseigne qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,
35). C’est précisément pour cette raison que la cinquième béatitude
déclare bienheureux les miséricordieux. Nous savons que le Seigneur
nous a aimés en premier. Mais nous ne serons vraiment heureux que si
nous entrons dans la logique divine du don, de l’amour gratuit. Nous ne
serons heureux que si nous découvrons que Dieu nous a si infiniment
aimés qu’il nous a rendus capables d’aimer comme lui, sans mesure.
Comme le dit saint Jean : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres,
puisque l’amour est de Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et
connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est
amour [...] En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé
Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et qui a envoyé son Fils en
victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a
ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres »
(1 Jn 4, 7-11).
Après avoir brièvement
expliqué comment le Seigneur manifeste sa miséricorde à notre égard, je
voudrais maintenant vous suggérer des pistes pour devenir concrètement
des instruments de cette miséricorde envers notre prochain.
Je me rappelle le bel
exemple du bienheureux Pier Giorgio Frassati. Il disait : « Jésus me
rend visite tous les matins dans la Sainte Communion. Moi, je la lui
rends, aussi misérablement que je peux, en visitant les pauvres ». Le
jeune Pier Giorgio avait compris ce que signifie avoir un cœur
miséricordieux, sensible aux plus nécessiteux. Il leur donnait bien
plus que des choses matérielles ; il se donnait lui-même, passait du
temps avec eux, il leur parlait, les écoutait attentivement. Il servait
les pauvres avec une grande discrétion, ne se mettant jamais en avant.
Il vivait vraiment l’Évangile qui dit : « Quand tu fais l’aumône, que
ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône
soit secrète » (Mt 6, 3-4). Figurez-vous que la veille de sa mort,
gravement malade, il continuait encore à donner des indications sur la
façon d’aider ses amis, les indigents. A ses funérailles, les membres
de sa famille et ses amis furent stupéfaits par la présence d’un grand
nombre de pauvres, de personnes que Pier Giorgio avait accompagnées et
aidées, et dont ils ignoraient l’existence.
J’aime bien associer les
Béatitudes évangéliques et le chapitre 25 de Matthieu, où Jésus
présente les œuvres de miséricorde et déclare que nous serons jugés sur
la base de celles-ci. Je vous invite donc à redécouvrir les œuvres de
miséricorde corporelle : nourrir les affamés, donner à boire à ceux qui
ont soif, vêtir celui qui est nu, accueillir l’étranger, assister les
malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. N’oublions pas
non plus les œuvres de miséricorde spirituelle : conseiller ceux qui
sont dans le doute, enseigner ceux qui sont dans l’ignorance, reprendre
les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter
avec patience les personnes importunes, prier Dieu pour les vivants et
pour les morts. Comme vous pouvez le remarquer, la miséricorde n’est
pas synonyme de « bonnisme » ni de pur sentimentalisme. En elle se
vérifie l’authenticité de notre identité de disciples de Jésus et notre
crédibilité en tant que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui.
Je vous propose, chers
jeunes qui êtes très concrets – pour chacun des sept premiers mois de
l’année 2016 –, de choisir une œuvre de miséricorde corporelle et une
œuvre de miséricorde spirituelle à mettre en pratique chaque mois.
Laissez-vous inspirer par la prière de sainte Faustine, humble apôtre
de la Miséricorde Divine pour notre temps :
«
Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que
je ne soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures,
mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que je lui
vienne en aide[…]
pour
que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les
besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni
à ses plaintes […]
pour
que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal
de mon prochain, mais que j’aie pour chacun un mot de consolation et de
pardon […]
pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes actions […]
pour
que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon
prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude […]
pour
que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les
souffrances de mon prochain[…] (Journal, 163).
Le message de la Divine
Miséricorde est donc un programme de vie très concret et exigeant parce
qu’il implique des œuvres. Et l’une des œuvres de miséricorde plus
évidente, mais aussi plus difficile à mettre en pratique, est sans
aucun doute de pardonner à ceux qui nous ont offensés, ceux qui nous
ont fait du mal, ceux que nous considérons comme nos ennemis. « Bien
souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon
est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du
cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la
vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux »
(Misericordiae Vultus, 9).
Je rencontre beaucoup de
jeunes qui me disent qu’ils sont las de ce monde si divisé, où des
membres des factions rivales s’affrontent, où sévissent tant de guerres
et où il y en a même qui utilisent leur religion pour justifier la
violence. Nous devons supplier le Seigneur pour qu’il nous accorde la
grâce d’être miséricordieux avec ceux qui nous font du mal, à l’image
de Jésus en croix qui a prié pour ceux qui l’avaient crucifié : « Père,
pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Le
seul remède contre le mal est la miséricorde. Certes, la justice est
nécessaire, mais pas suffisante à elle seule. Justice et miséricorde
doivent aller de pair. Comme je voudrais que nous nous unissions tous
en chœur pour prier du tréfonds de nos cœurs et implorer le Seigneur
afin qu’il ait pitié de nous et du monde entier !
4. Cracovie nous attend !
Il ne manque plus que
quelques mois à notre rencontre en Pologne. Cracovie, la ville de saint
Jean-Paul II et de sainte Faustine Kowalska, nous attend à bras et
cœurs ouverts. Je crois que c’est la Divine Providence qui nous a
conduits à célébrer le Jubilé des jeunes dans la terre où ont vécu ces
deux grands apôtres de la miséricorde de notre temps. Jean-Paul II a
compris que le nôtre était le temps de la miséricorde. Dès le début de
son pontificat, il a promulgué l’encyclique Dives in Misericordia.
Pendant l’Année Sainte 2000, il a canonisé Sœur Faustine et a institué
la fête de la Divine Miséricorde, le deuxième dimanche de Pâques. Et,
en 2002, il a personnellement inauguré à Cracovie le Sanctuaire de
Jésus Miséricordieux, confiant le monde entier à la Divine Miséricorde,
exprimant le désir que ce message atteigne tous les habitants de la
terre et remplisse leurs cœurs d’espérance : « Il faut allumer cette
étincelle de la grâce de Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de
la miséricorde. Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix,
et l’homme trouvera le bonheur ! » (Homélie pour la dédicace du
Sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie, 17 août 2002).
Chers jeunes, Jésus
miséricordieux, représenté dans l’effigie vénérée par le peuple de Dieu
dans le sanctuaire de Cracovie qui lui est consacré, vous attend. Il
vous fait confiance et il compte sur vous ! Il a tant de choses
importantes à dire à chacun d’entre vous... N’ayez pas peur de croiser
son regard plein d’amour infini pour chacun de vous, et laissez-vous
atteindre par son regard miséricordieux, prêt à pardonner tous vos
péchés, un regard qui peut changer votre vie et guérir les blessures de
vos âmes, un regard qui étanche la soif profonde qui habite vos cœurs
de jeunes : soif d’amour, de paix, de joie et du vrai bonheur. Venez à
lui et n’ayez pas peur ! Venez pour lui dire du fond de votre cœur : «
Jésus, en toi je me confie ! ». Laissez-vous toucher par sa miséricorde
sans limite pour devenir vous aussi, à travers les œuvres, les paroles
et la prière, des apôtres de la miséricorde dans notre monde blessé par
l’égoïsme, la haine et tant de désespoir.
Portez la flamme de
l’amour miséricordieux du Christ – dont parlait saint Jean-Paul II –
dans les différents milieux de votre vie quotidienne et jusqu’aux
extrémités de la terre. Dans cette mission, je vous accompagne avec mes
meilleurs vœux et mes prières. Je vous confie tous à la Sainte Vierge
Marie, Mère de Miséricorde, pendant cette phase finale de l’itinéraire
de préparation spirituelle aux prochaines JMJ à Cracovie, et je vous
bénis tous de grand cœur.
Du Vatican, le 15 août 2015,
Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
FRANCOIS
Retour
à la page d'accueil : accueil