SYLVIE AUGER
Cette championne de Tahiti porte bien haut les couleurs de la France dans les compétitions du Pacifique ...
site internet : www.paea-musculation.org.pf
CHAMPIONNE MONDIALE Master 2 WDFPF - 60 kg : 2002
CHAMPIONNE EUROPEENNE Master 3 WDFPF - 60 kg : 2003
CHAMPIONNE DES JEUX DU PACIFIQUE SUD Open IPF - 56 kg : 1995 2007
VICE-CHAMPIONNE DES JEUX DU PACIFIQUE SUD Open IPF - 56 kg
: 1999
CHAMPIONNE DES MINI JEUX DU PACIFIQUE SUD Open IPF - 60 kg : 1997
VICE-CHAMPIONNE DE L'OPEN D'AUSTRALIE Open IPF - 56 kg : 1999
VAINQUEUR DE LA FINALE FRANCE Master 2 IFBB - 60 kg : 2002
championne de Polynésie Open - 60 kg :
de 1994 à 2003
Record Personnel Squat - 60 kg : 140 kg
Record Personnel Benchpress - 60 kg : 62,5 kg
Record Personnel Deadlift - 60 kg : 150 kg
Record Personnel Total - 60 kg : 327,5 kg
INTERVIEW
réalisée
par Pascal Girard pour le site ( Octobre 2004 )
PG : Sylvie peux-tu nous
donner quelques renseignements sur toi !
SA :
Je suis divorcée, j’ai 4
enfants adultes à présent et 4 petits enfants qui vivent en Nouvelle Calédonie.
Je suis cadre technique va’a et force athlétique au service Jeunesse et
sports et suis webmaster sur le site du service. Ma jeunesse s’est passée
d’abord en Tunisie, puis a Madagascar, en Guyane où j’ai fait ma scolarité
–le secondaire- et j’y ai laissé une partie de ma famille et je suis arrivée
à Tahiti en 1972 j’avais juste 20 ans. Mes
passions sont : les sports de compétition, tout ce qui est artistique :
peinture et travaux manuels, je fais des concours littéraires internationaux,
je suis auteur compositeur et j’ai 53 ans.
PG :
As-tu pratiqué d'autres sports dans ta jeunesse ?
SA :
En Guyane, je faisais de la
danse classique, du ski nautique sur le fleuve et de la voile, car en Guyane le
sport n’était pas développé, il fait très très chaud.
PG :
Tu habites la belle île de
Tahiti, peux-tu nous parler de ce beau pays de la Polynésie Française ?
SA :
Je
suis donc arrivée à Tahiti début 1972 et à cette époque il n’y avait
qu’une dizaine de voitures, pas de feux tricolores, pas de stop, pas de
pollution, enfin j’ai tout de suite aimé la mer transparente, les belles
vagues ... Sinon les îles sont toutes différentes suivant les archipels, il y
en a 5 ( les îles du vent, les îles sous le vent, les marquises, les
tuamotu-gambier, les australes ) les gens sont très accueillants et ont
toujours le sourire : à cause des belles vagues. Je
fais aussi du surf depuis 1973 et j’ai été 4è aux championnats de France à
Hossegor en 1982, je refais des compétitions
à Tahiti depuis 3 ans. J’avais
un peu arrêté dans les années 1990 j’avais trop de compétitions dans les
autres disciplines.
PG :
Depuis de nombreuses années tu
fais de la force en compétition, comment
es-tu venue à la musculation et à la force ?
SA :
Je
fais de la force en compétition depuis 1993. C’est par hasard en fait que je
suis venue à la compétition, en 1993 j’ai passé mon spécifique HACUMESE du
BEES 1° et il fallait choisir entre les 3 disciplines. Je me suis préparée en
2 mois et demi pour l’examen, que j’ai réussi puis
on m’a demandé de faire une compétition de développé couché et
puis je n’ai plus arrêté depuis. J’ai fait 14 répétitions à 40 kg sans
aucun entraînement à l’époque, avec 56 kg de poids de corps et je suis
arrivée 2ème, la première ayant fait 1 reps de plus que moi et
c’est une athlète de bodybuilding confirmée. Il
y a beaucoup de compétitions qui m’ont marquées, car toutes très émouvantes,
que ce soit les Jeux du Pacifique Sud, les mini jeux du Pacifique Sud où la
Fidjienne qui était 2è a pleuré car elle pensait pouvoir me battre avec la
Papoue, car elles avaient 26 ans de moins que moi ... puis les Championnats de
France, d’Europe et du Monde. En
2002 et 2003 j’ai enchaîné les 3 titres : France, Europe, et Monde avec
les records de France en squat et soulevé et Europe en squat, soulevé et
total, pas encore battus en 2004. Sinon
j’ai passé mon diplôme de juge national en force en 2001.
PG :
Te souviens-tu de ta première
compétition, quel es ton meilleur souvenir, le titre qui ta le plus marqué ? As-tu
une anecdote en compétition à nous partager ?
SA : Ma
première compétition des 3 mouvements ce sont les Jeux du Pacifique Sud à
Tahiti en 1995, avec l’arrivée des autres pays, alors là c’était
angoissant parce que j’avais peur de rater mes barres et je ne connaissais pas
le niveau des autres pays, j’avais les jambes qui ont tremblé lors du soulevé
de terre. L’anecdote c’est
au championnat de France en 2002, au moment de passer mon premier essai en
soulevé de terre, j’arrive sur le plateau ( barre chargée ... ) et soudain
un entraîneur d’un club me dit : tu n’as pas ta ceinture ? Alors
moi je panique sur le coup et lui dit : pourquoi c’est obligatoire ?
– il me répond : non mais tout le monde ici met sa ceinture. Je lui réponds :
ah bon j’ai eu peur, et suis montée sur le plateau, car je commence à 120
kg, puis j’ai fait 130 et 140 kg sans ceinture comme d’habitude et avec le
voyage j’étais un peu en dessous de mes performances habituelles ... Ce qui a
surpris tout le monde ce jour là. Et
puis aux Championnats du Monde à Birmingham, il y avait un athlète qui avait
... 85 ans, j’en reviens toujours pas.
PG : Dans
quelles fédérations as-tu concouru ?
SA : La
fédération Asie-Pacifique c’est l’IPF, mais pour la France, l’Europe et
Monde : j’ai tiré dans La fédération de force affiliée à l’IFBB, et
pour l’international WDFPF ...
PG : Quels
sont tes records et quel est ton mouvement préféré ?
SA : Mes
records sont en squat : 140
kg, en pecs : 62,5 kg et soulevé : 150 kg, mais
en 1998 j’ai eu un total de 327.5 kg. Souvent je rate en pecs, mon dernier
essai, pourtant à la salle j’ai déjà fait des séries à 80 et 85 kg. Mais
bon avec le règlement du temps d’arrêt c’est difficile de remonter la
barre avec tout ce monde autour. Quant
à mon mouvement préféré, cela dépend des années, parfois je progresse vite
en soulevé de terre parfois en squat mais je préfère le soulevé où mon
record est de 150 kg.
PG : Quel est ton
programme d'entraînement ?
SA : Je
fais des séries pyramidales quand je suis bien entraînée et à 3 mois des
compétitions, sinon quand je reprends mon programme j’aime bien faire des séries
répétitives du style 10 X 10 avec 60 kg pour m’échauffer, puis 8 x 80 kg,
puis 6 x 90 kg et enfin je fais dès le début 5 séries de 5 à 95 , 2 fois par
semaine par exemple en soulevé, puis dès que c’est un peu léger, la semaine
d’après j’augmente de 5 kg, etc ...
Je fais cela jusqu'à ce que j’arrive à presque mes maxis. Et puis je
travaille beaucoup au feeling c’est très important pour moi. Mais quand
j’arrive à la salle et je sens que je suis fatiguée, soit
je fais un programme très allégé, soit je vais me coucher, en général
je ne force pas quand je me sens que je ne vais pas pouvoir porter la moitié
des charges. Quand ça passe pas, ça passe pas je me repose. Je
trouve que faire des séries répétitives
cela me donne beaucoup de force assez rapidement. Je pense que cela dépend de
la morphologie des athlètes et surtout de l’âge, j’ai 53 ans et
d’ailleurs je fais en même temps du haut niveau ( Monde ) en va’a ( pirogue
). Je reviens du championnat du monde de va’a qui s’est déroulé cette année
à Hawaii avec 1 médaille d’or et une d’argent. J’avais juste fait cette
année une compète de soulevé sans trop d’entraînement car l’an passé on
m’a opéré de l’épaule, tout a craqué à l’entraînement des pecs, sûrement
la fatigue des compétitions internationales qui se sont enchaînées. Je
reprends la force doucement pour l’an prochain.
PG : Tu
as participé à des compétitions d’endurance au couché, tu peux-nous en
parler ?
SA : Les
seules compétitions d’endurance au couché sont locales, oui plusieurs
marathons d’une demi heure ou bien un maximum de reps, j’ai fait 65 reps
avec 40 kg c’est épuisant. A Tahiti j’ai été toute seule à faire les
compètes jusqu'à l’année 2001 où on a pu former des jeunes filles à la
force, mais c’est très irrégulier et bon elles ne se défoncent pas pour ça,
elles le font quand elles ont envie, donc je n’ai pas de relève jusqu’à présent.
Par contre chez les hommes il y a une certaine émulation pour cette discipline
et il y a de plus en plus d’équipes qui viennent faire les marathons de développé
couché.
PG : Comment
se développe la force dans les îles, dans ton club, l’évolution, la place
des femmes ... ?
SA : Comme
je le disais plus haut, nous nous sommes déplacés aux Iles Australes pour
essayer de trouver des athlètes capables de pouvoir se mesurer dans les compétitions
internationales, mais cela reste encore très peu. Il y a les difficultés de
trouver du matériel pour s’entraîner dans les îles et aussi il n’y a pas
d’entraîneur, ni d’athlètes confirmés pour prendre le relais, alors au
niveau de la Fédé on essaie de se déplacer de temps en temps pour faire des
formations sur l’entraînement et les quelques athlètes viennent sur Tahiti
quand ils le peuvent. Au niveau
de Tahiti ce sont toujours les mêmes, on s’aperçoit qu’il est très
difficile d’amener des nouveaux à ce sport qui est très dur
à gérer et puis il faut avoir de la volonté ... Soulever des poids pendant
une heure, il faut de l’ambiance à côté, sinon c’est monotone. Dans
mon club il y a beaucoup de jeunes, qui sont toujours là depuis 5 ans et qui
progressent toujours. Certains vont faire du bodybuilding cette année histoire
de changer un peu, mais la majorité des athlètes font de la force, c’est un
sport que les tahitiens aiment bien. Et
comme je le disais, les femmes n’aiment pas la musculation en général donc
je vais être obligée de ... rempiler ... car je ne vois pas trop la relève
pour le moment.
PG : Peux-tu nous
parler du rythme des compétitions en Polynésie et au niveau international,
ainsi que les relations entre les athlètes des différentes îles ?
SA : En
ce qui concerne le calendrier, nous faisons presque tous les mois une compétition
avec les mouvements individuels, puis 2 fois par an les 3 mouvements. Nous avons
cette année le championnat d'Océanie de force IPF à Sydney en Australie début
décembre. Nous essayons chaque année de programmer des déplacements
internationaux pour le contact avec les autres nations soit du Pacifique, soit
en Europe ou le niveau est vraiment haut. Tout ceci pour préparer les prochains
jeux du Pacifique sud qui auront lieu en 2007 aux Iles Samoa ( Apia ). L’an
passé nous étions aux îles Fidji ou nos athlètes se sont illustrés aussi.
Ces Jeux ont lieu tous les 4 ans dans la zone Pacifique. Tous
les ans nous avons le championnat d'Océanie et tous les 2 ans le South Pacific,
ces compétitions sont organisées par l’Australie ou la Nouvelle Zélande
pour le South Pacific. Nous
avons des difficultés à nous déplacer, pour trouver les moyens financiers
pour les billets d’avion, et tout le reste, puis il y a les congés enfin ce
n’est pas facile. Sinon
localement il n’y a que les compétitions à Tahiti, à cause du matériel que
nous ne pouvons déplacer dans les îles, problèmes de transport, de congés
etc ... Pas facile la Polynésie est grande comme l’Europe ! et les
transports inter-insulaires pas vraiment au top. Sinon
les athlètes s’entendent bien, il n’y a pas vraiment de compétition entre
eux, on va tirer, on gagne ou on ne gagne pas, tant pis ! on fera mieux la
prochaine fois. Personnellement
je ne suis pas comme ça, je m’entraîne pour gagner, je n’aime pas faire
une compète juste pour participer.
PG : Tu
animes le site : www.paea-musculation.org.pf,
peux-tu nous en parler ?
SA : Ce
site est né il y a un an, j’ai remarqué qu’il n’y avait aucun site de
musculation en Polynésie, et comme nous sommes un club de champions, je me suis
dit qu’il fallait rendre hommage à tous ces athlètes, donc j’ai fait le
site, avec les photos, et aussi dans la rubrique nos champions, il y a une
rubrique sur les titres c’est important. Puis
j’ai mis aussi le bodybuilding, car nous avons des champions médaillés (
internationaux ) dans cette discipline aussi.
Après quelques mois, j’ai
pensé qu’il fallait diversifier un peu alors j’ai rajouté des rubriques
sur la diététique que je récupère sur les magazines, et puis aussi sur les
entraînements car dans les îles, du fait qu’il n’y a rien du tout, et
surtout pas d’entraîneur, donc j’ai pensé que cela pourrait les aider un
peu. Et puis très récemment
j’ai mis du va’a ( pirogue ) car c’est notre sport national qui se développe
beaucoup en Europe, nous avons même une équipe de France depuis 3 championnats
du Monde, les italiens aussi. Sinon le Canada, les Etats-Unis, les Allemands, Hawaii,
tous les pays d'Asie et du Pacifique, et le Brésil cette année. Donc cela
plait aux gens de voir une rubrique pirogue sur le site.
Je pense mettre aussi du fitness
et je cherche des idées pour diversifier. En
fait il n’y a que notre site comme référent en matière de muscu à Tahiti
pour le moment. Il faut dire que
l’internet est très cher et que ce n’est pas encore possible dans toutes
les îles, pas de connexion pour le moment. Le débit n’est pas terrible mais
pour les passionnés on fait avec.
PG : As-tu
des suggestions à faire aux femmes pour faire du powerlifting, et pour développer
ce sport ?
SA : Je
sais que les femmes ont des difficultés à pratiquer le powerlifting, et je
comprends cela, car je pense qu’il faut avoir déjà des aptitudes à la force
au départ ... On commence à s’entraîner et on doit avoir des objectifs précis.
Je n’aime pas trop le fait de dire, bon on s’entraîne et on verra après si
on est capable ou non. Il faut aussi essayer de rester dans une catégorie de
poids, par exemple si on débute avec un poids de 56 kg on peut aller jusqu’à
59 mais pas trop grossir, je pense que c’est surtout ça qui fait peur aux
femmes, de prendre trop de muscle. Je n’essaie pas de prendre du volume,
j’essaie plutôt de rester dans ma catégorie mais de travailler sur la force
musculaire. Ce qui implique souvent ... le régime ... les excès se paient et
après en plus de l’entraînement il faut perdre du poids, ça c’est sûrement
stressant pour beaucoup de femmes.
Quant à le développer, là il
s’agit de leur disponibilité le soir et aussi il faut que ce soit attrayant,
c'est-à-dire, offrir des possibilités de déplacements pour se mesurer aux
autres. Dans les clubs à Tahiti, il n’y a pas de vrais entraîneurs, qui
donnent un entraînement adapté aux femmes, c’est un sport réservé aux
hommes, alors souvent le programme qui est donné est le même pour tous.
Personnellement, je fais mon propre programme parce que je me connais et je sais
où sont mes limites et mes possibilités de progression. Les
3 mouvements sont durs aussi, peut être faire des concours avec un ou 2
mouvements, et puis après on est pris dans le jeu et on travaille sur les 3.
C’est sûr que des résultats positifs entraînent une mobilisation plus
grande.
PG : Suis-tu
un régime alimentaire particulier ?
SA : Disons
que je ne mange pas de féculents, pas de gras, très peu de sucres,
pratiquement que des crudités, des légumes, des fruits, je sais que ce n’est
pas le type d’un athlète, mais je prends facilement du « gras »,
alors j’ai testé pas mal de menus durant ces 30 dernières années et celui
qui me convient le mieux c’est celui sans féculents et sans sucres lents.
Cela peut paraître bizarre, mais je ne suis pas du tout fatiguée. Quand on
sait qu’il faut se peser sans arrêt pour ne pas dépasser sa catégorie,
c’est « l’enfer ! ». Le week end si j’ai envie de manger
du sucré je ne me prive pas, d’ailleurs j’en profite ... Par contre, jamais
de fast food ni de boissons gazeuses, type coca cola etc ... je n’aime pas.
Ici on mange beaucoup de poisson cru, grillé, et des viandes blanches. Les
fruits il y en a pleins les jardins.
PG : Si
tu avais un conseil à donner à un débutant ?
SA : D’avoir
déjà un objectif précis sur ce qu’il veut faire, d’avoir la volonté
d’y arriver, c’est déjà 50 % de sa future médaille ... D’être sérieux
à l’entraînement, car la force on ne peut pas vraiment progresser si on ne
s’entraîne pas un minimum de 3 fois par semaine, en complément d’un autre
sport.
PG : Quels
sont tes projets ?
SA : Il
va y avoir bientôt le South Pacific Bodybuilding à Nouméa, car nous partons
du 16 au 24 octobre. J’espère qu’il y aura beaucoup de médaillés, dans
notre club il y a 4 athlètes qui partent. Je pars en tant que Juge
Internationale Bodybuilding car j’ai ma carte IFBB. Sinon j'ai tellement de
projets ... Pour l’année
prochaine j’en ai 2 précis. Le premier :
c’est de venir faire le championnat de France de pirogue individuelle
fin Août début Septembre, et l’autre de faire le South Pacific de force athlétique
en Calédonie, donc reprendre la salle d’ici la fin d’année avec
l’objectif de ramener la médaille d’or bien sûr !! Je rigole car en
cours d’année il y aura d’autres compètes par ci par là à faire en plus.
Les gens vont penser : elle est fêlée celle-là ...
PG : Tu
pratiques plusieurs sports en même temps comment gères-tu cela
?
SA : J’entends
souvent les DTN ( avant ) dire : on ne court pas après 2 lièvres à la
fois ... Me concernant j’aime bien faire 3 sports de haut niveau en même
temps, d’abord cela évite d’être blasée et de laisser tomber après
quelques années de compétitions dans un sport, tu comprends, c’est ce qui
arrive aux athlètes olympiques qui ont fait une carrière dans une discipline,
et ensuite ils ne font même plus de sport ... Tellement ils en ont marre
d’avoir tiré sur la corde, je pense qu’il ne faut pas être toujours à
fond, plutôt juste ce qu’il faut pour gagner, comme ça il y a toujours de la
marge ... enfin je parle pour moi, sinon
je vais me faire incendier ...
Donc je diversifie, et puis cela
me permet de gérer mes entraînements et
surtout d’avoir des sports antagonistes. La force et la rame par exemple. Le
surf c’est autre chose. J’ai été aussi sélectionnée en équipe de France
kayak olympique pour Séoul en 88, ce fut une expérience très riche en déplacements,
et en contact avec des athlètes de pays tellement différents, j’en ai gardé
un bon souvenir. Je fais aussi de la voile, du laser, là je dois avouer que je
n’aime pas quand il y a trop de vent, car je ne tiens pas sur le bateau et je
suis plus souvent dans l’eau. Mais bon, nous sommes sur une île et autour il
n’y a que la mer à l’horizon ... et l’eau est à 30°
!
PG : Un petit mot
sur le dopage ?
SA : Je
ne parlerais pas du sujet qui fâche : le dopage. J’ai vu surtout pour le
bodybuilding et quelques autres sports. Pour moi je pense vraiment que c’est
de la triche et ces athlètes ne voient pas plus loin que leur nez, car quand
ils auront 50 ans dans quel état vont-ils être ... Tout ça pour un titre que
l’on peut avoir sans se doper, avec de l’entraînement et de la diététique.
A quand les Jeux Olympiques des
dopés et ceux des « naturels ». On devrait faire 2 jeux bien
distincts. Je
prends des compléments alimentaires c’est vrai, mais de consommation courante
disons. J’ai eu des contrôles en Europe, négatifs bien sûr. Mon seul dopage
c’est le sport, les jaloux diront que j’en fais trop, la limite c’est moi
qui peux juger, même si ça les embête ...
PG : C'est cela
quand on est passionné !
SA : Oui, je
parle, je parle, j’espère que je n’ai pas embêté les internautes avec mes
histoires ... d’haltères et autres sports, mais les années passent trop
vite, et je n’ai pas le temps de faire tout ce que j’aimerais, à Tahiti même
les 35 heures n’existent pas
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