7° édition des 100 KG DU
HAVRE
11 Mars 1984
COMPTE-RENDU ( par Lucien Demeillès, Le Monde du Muscle n° 48 )
Cela faisait trois ans déjà qu je n'avais pas assisté aux 100 kg du Havre. Non pas que la compétition en elle-même m'était apparue lassante, loin de moi cette idée, bien au contraire mais cette salle Franklin est loin d'être confortable. Elle se prête remarquablement à une ambiance explosive, où la chaleur humaine vous fait transpirer sans rien faire, alors que les bourgeons du printemps n'apparaissent pas encore aux arbres. Cette compétition annuelle revêt toujours un intérêt particulier, sans parler de tous les amis plus ou moins anciens que l'on retrouve.
Je savais qu'au bout de 7 années d'existence, les 100 kg n'avaient pas pris une ride, que la rencontre avait toujours autant de compétiteurs et de spectateurs ( même cette année à 100 F l'entrée ). Mais il faut dire qu'il y en a qui s'inscrivent à l'épreuve pour ne payer que la taxe de compétiteur ( 30 F ). Il y a toujours les petits resquilleurs qui n'ont pas honte d'être au bas du classement. Mais je savais qu'au bout de 7 ans, les conditions d'éclairage étaient toujours les mêmes et qu'elles ne se prêtaient toujours pas aux bonnes photos. La seule possibilité étant les photos faites au flash. C'était là l'unique raison de mon absence durant ces trois dernières années. Et puis, il faut bien dire aussi qu'il est très difficile d'exprimer par la photo, le côté spectaculaire du développé couché à 100 kg.
Un grand bravo Bruno !
Avant de poursuivre dans les critiques, il faut signaler que l'organisateur Bruno Baroni, ce gentil "fou" du bodybuilding fait chaque année des sacrifices pour le succès de sa réunion.
Certes les 100 kg ne sont pas une affaire rentable pour lui, mais là n'est pas son gros problème, pourvu qu'il équilibre presque la balance. Les 100 kg, c'est devenu son truc annuel, qui chaque année déborde les "frontières" de la Normandie. C'est son point d'honneur, son travail de pionnier pour faire mieux connaître le bodybuilding dans sa région. Et cette année, tous les clubs du Havre et ses environs ont récolté un peu les fruits de ce travail, car la TV régionale et les journaux locaux étaient là.
Le cocktail marathon !
Mais après 7 ans années, on ne peut pas dire que la compétition se soit rodée. elle a plutôt pris de la longueur dans sa longévité. Ce 11 mars dernier, commencée à 13h30, elle s'est terminée à 21h30 (ouf) on se serait cru aux plus beaux jours des marathons de FFM à l'époque du président Albert Placide. Certes, ces 100 kg du Havre se sont améliorés, au niveau des démonstrations plastiques avec la venue cette année de deux champions internationaux et non des moindre : le dernier Mr Olympia en date, Samir Bannout et l'étonnant Tony Pearson.
Cela avait commencé avec des vedettes nationales, en 1978 Annette Médéric, Bernard Gaudry et Joël Ehrhardt. Puis Martine Bourinet et Jean Texier en 79 qui évoluèrent ensuite en couple. Puis Clet, Pepin. Dans les années suivantes ce fut le couple Jacqueline et Serge Nubret, puis Josée Baumgartner ( encore présente cette année ), Albert Beckles, Jusup Wilkosz, Jacques Neuville.
L'annonce de Samir Bannout aux 100 kg de cette année laissait rêveur bon nombre de spectateurs éventuels, avec en plus, le toujours en forme Tony Pearson et au niveau féminin Josée Baumgartner, elle aussi toujours en forme.
Obligé de mettre en exergue cet effort courageux d'un des rares organisateurs français qui ose prendre des risques et à qui nous donnons un grand coup de chapeau pour cet excellent plateau.
Les éclaboussures !
Malheureusement, le "service" est toujours aussi mal fait chez Franklin ... Entendez par là, les éclairages sont toujours aussi ... dé ... gueu ... la ... sses., et d'autant plus navrant lorsque l'on fait venir de grands champions étrangers qui ont ( le plu souvent ) l'habitude aux USA, en Belgique, en Allemagne, en Suisse, bref, partout sauf en France de poser dans des salles luxueuses, équipées d'éclairages et de sonorisation adéquats au bodybuilding.
Vraiment la France est un vieux pays décevant sous développé en la matière et qui n'est pas prêt de sortir de l'ornière.
Il est aberrant de voir une grande ville comme Le Havre continuer de mettre en service et à la disposition d'organisateurs, des établissements vétustes comme la salle Franklin. Alors qu'il y a d'autres belles salles ultra modernes mais bien sûr à des tarifs de location exorbitants et pour lesquelles, bien souvent les loueurs demandent d'adhérer massivement à un parti politique en place.
Les sponsors !
La seule ressource pour les organisateurs éventuels qui devraient tout de même "s'offrir" le luxe de ces nouvelles salles de spectacle, c'est de commercialiser ces réunions comme cela se fait partout ailleurs avec des stands publicitaires, des sponsors, avec vente de produits, matériels, tee-shirts, survêtements, etc. Le public ne demande que ça, car le français achète peu par correspondance, il aime voir et toucher avant d'acheter.
Cette année, au Havre, Bruno Baroni n'a peut-être pas eu trop de déficit, peut-être même qu'il est rentré dans ses énormes frais, car un Mr Olympia cela se paye, ainsi qu'un Mr World, plus les deux voyages des USA, plus les chambres d'hôtel, mais ne serait-il pas plus séduisant et intéressant de remplir une salle confortable de 1500 places avec concurrence publicitaire que d'entasser 800 personnes dans une baraque baroque de 500 places et de refuser l'entrée à beaucoup.
La solution choisie par Bruno Baroni est un point de vue d'organisateur solitaire qui ne veut pas encourir trop de frais de location de salle et cela se comprend un peu. Ce qu'il faudrait sans doute, c'est un groupement d'organisateurs professionnels en France au sein de la fédération amateur qui organiserait chaque année une tournée d'un grand champion professionnel étranger avec un grand champion français.
Exemple cette anée, Samir Bannout et Tony Pearson ne demandaient pas mieux de faire d'autres démonstrations. Par exemple à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, ou même des séminaires dans des salles ( Samir en a fait un à Roubaix le mardi 13 Mars, qui avait été décidé le 11 Mars au Havre ).
Il y a comme toujours en France un manque de concertation, un manque d'organisation, d'information et surtout, il n'y a pas suffisamment d'organisateurs dynamiques de concours. Nous arrivons à un stade ou un groupement de professionnels et de sponsors devraient prendre la situation en main, en accord avec la FFMBB, car il nous semble difficile pour une fédération amateur de driver seule une situation commerciale, dont on ne peut négliger l'aspect.
Les dockers !
Mais revenons à ces 100 kg du Havre.
Autres points de détail auxquels il faudrait remédier à l'avenir, la tenue vestimentaire des équipes. Mis à part quelques teams, dont les vainqueurs ( Thil ) qui arboraient tous le même tee-shirt blanc, illustré d'un bel effet érotique : un couple de petits cochons roses, l'unité sportive n'était pas de mise. ajouter à cela des allures de dockers ( il est vrai que nous étions au Havre ), plus ou moins négligés qui ne donnaient pas toujours l'impression de voir des sportifs sur la scène, sauf lorsqu'ils étaient sous la barre. Par contre, les femmes surent toutes étonnantes et sportives à 100 %.
Autre erreur à mon avis, le match de beauté plastique ... par équipe de ... 5. Rares sont les clubs qui peuvent présenter 5 bodybuilders en super forme. Surtout à cette période de l'année, trop éloignée des compétitions du calendrier. On assiste alors à un tournoi de semi-débutants, c'est à dire qu'il y a trois participants valables sur 5. Ce 11 Mars, il y avait même dans une équipe parisienne ( je crois, le match était tellement passionnant que je n'ai plus souvenance ) 1 femme et 4 hommes. Bien sûr, Pierre de Coubertin a dit ...
Ce match de beauté plastique ... serait plus sérieux et plus facile à juger par équipe de 3 athlètes.
La présentation du spectacle !
Nous avons eu droit à l'homme orchestre : Bruno Baroni. Celui qui fait tout. Avant la compétition, il va chercher deux fois Samir Bannout à Roissy Charles de Gaulle. Il est vrai que l'aéroport n'est qu'à 220 kg du Havre. Mais pas de lion du Liban le jeudi précédent le concourt comme c'était prévu. Inquiétude, viendra-t-il ? Retour à Roissy le samedi matin. Ouf ! Il est là avec Tony Pearson. Tout baigne. On ne va pas parler des menaces de boycott faites par des conservateurs de grands principes qui voulaient empêcher le déroulement des 100 kg. Des querelles de clocher. Bref, dimanche matin 8heures, Bruno est là, à son centre du quai Michel Féré. Les équipes arrivent : 33, record de participation battu. On fait la queue pour payer le droit d'inscription. C'est à qui essayera de resquiller. Mais Bruno est là, il encaisse, c'est normal, il a de gros frais. Il faut dire qu'il est solide le Bruno. Il nous le prouve toute la journée, à 13h30 il fait office de speaker, en survêt France. Sans arrêt à la tâche. Les premières répétitions sont facile à compter 0. 0. 0. 0. des noms pour la 152° place : Anfray, Houreman, Muraire, Trebout. C'est un peu comme au tour de France on cite les premiers et les derniers. Puis Bruno compte toujours 1. 1. 1 ... il y en a 7 à une répétition. La mémoire reste bonne malgré les deux nuits blanches, il comptera encore le passage de 110 compétiteurs, puis Bruno passe le relais à Michel. Michel, c'est Fily champion culturo, mais aussi ancien catcheur. Il n'a pas de mal à bomber le torse et donner un autre ton à la réunion. Certains trouvent qu'il en fait trop. C'est le métier qui parle. Michel est à l'aise, quant à Bruno, il passe au banc, car il est aussi compétiteur, 21 répétitions. Il se classe 13°, c'est beau, très beau lorsqu'on supporte aussi le poids de l'organisation. Mais c'est pas tout, il remet ça en beauté plastique avec son équipe du Havre. Plus puissant que jamais, Bruno n'a pas eu beaucoup le temps de travailler sa taille et ses abdos, ou bien c'est l'éclairage qui n'arrange rien. Il finira 2) avec son team. Mais la réunion n'est pas terminée. Je crois que Bruno s'attaquera ensuite au soulevé de terre. Je n'en suis pas certain, car il faisait trop chaud dans la salle et je suis allé prendre froid à l'extérieur. Lorsque je reviens Bruno a de nouveau le micro et il annonce la démonstration de Josée Baumgartner. Toujours étonnante, facile pas la super forme de Las Vegas ou celle qu'elle devrait avoir le 6 Mai à Toronto pour les championnats du monde pro. Mais c'est la classe qui parle. gros succès pour Josée.
Puis Bruno présente Tony Pearson, le public est emballé. Tony c'est la super forme à longueur d'année ses cuisses sont terribles, les muscles sortent de partout. Il connaît le plus gros succès de la soirée. Ensuite c'est le tour de Samir Bannout à 80 % de sa meilleure forme. Super puissant, mais pas super sec. En fait, c'est son gros problème. Il est toujours obligé de faire de gros efforts pour être au point pour les compétitions. On pouvait tout de même craindre de le voir en moins meilleure force comme aux championnats d'Europe 82 à Zurich. Gros succès populaire pour Samir. Et Bruno fera ensuite la remise des coupes.
Et les 100 kg dans tout cela, parlons-en tout de même, car à l'origine avant de devenir un marathon cocktail pour les spectateurs comme pour les compétiteurs ce n'était qu'une seule épreuve au développé couché avec une barre chargée à 100 kg et un règlement très strict qui n'est plus toujours observé. On se demande quand même si certains en ont pris connaissance. L'ennui, c'est que le vaillant Carriare qui officiait en arbitre, était obligé de répéter les grandes lignes de ce règlement avant le passage de chaque athlète au banc. Cela perturbe souvent le compétiteur qui a besoin de sa concentration s'il veut faire les barres qu'il réalise à l'entraînement. Avec la tension nerveuse, l'environnement, l'attente, le changement de banc et de barre, il est certain que les meilleurs sont toujours loin de leur record à l'entraînement. Plus on monte dans la compétition, plus le grain de sable prend des proportions. Et l'aberration c'est que certains compétiteurs ne tiennent pas compte de ce règlement, mauvais sportifs, ils n'acceptent pas les répétitions décomptées. La solution serait la lecture du règlement au début de la compétition, mais à 13h30 les gros bras sont encore au restaurant, car ils savent que leur tour de passage se situera entre 17 et 18 heures. Il est compréhensible qu'ils ne peuvent rester des heures dans une atmosphère surchauffée. Ceci dit, mis à part quelques mauvais pousseurs, les 100 kg du Havre 84 ont été une grande réussite. Sue dire sur les compétiteurs, et bien que les premiers ont été les meilleurs : Jean-Louis Scoazec 1° avec 32 répétitions devant Harelle et Jarry 28 répétitions. Mais comme dans cette épreuve, les plus lourds sont les plus favorisés, nous donnerons une mention spéciale à Joseph Ponnier qui avec 65 kg de poids de corps a réussit 22 répétitions. Mention spéciale aussi à Nicole Gaudry, la femme de notre champion Bernard qui a réussit 29 répétitions avec une barre à 50 kg. Elle battait à nouveau son record à Tours e 31 Mars avec ... Coïncidence 31 répétitions. Un coup d'oeil sur le classement s'impose.
PHOTOS ( par Lucien Demeillès )
les inscriptions |
Guy Pepin drive son équipe |
Jarry après l'effort |
concentration de Scoazec |
Joseph prêt |
32 reps pour Scoazec |
Scoazec, Jarry, Harelle |
1° club : Thil |
l'équipe Riquet |
Samir Mr Olympia 1983 |
50 kg
Femmes :
1° Nicole GAUDRY
: 29 reps
2° SIMON :
26 reps
3° CALMELS
: 24 reps
4° ASSANTE
: 23 reps
5° PILAVOINE : 21 reps
6° CASTEL
: 15 reps
7° BARZU
: 14 reps
8° COHEN
: 13 reps
8° GLOAGUEN
: 13 reps
8° INVERNATI
: 13 reps
100 kg
Junior
: 1° E
ADAN :
21 reps
2° A ADAN
: 20 reps
2° BOUCHACHA
: 20 reps
4° DUMONT
: 17 reps
5° BARTHE
: 16 reps
6° CONGI
: 13 reps
6° OMENETTO
: 13 reps
8° PENAUD
: 12 reps
9° BUSCHINI
: 11 reps
9° SCHUWER
: 11 reps
Senior
: 1° Jean-Louis SCOAZEC :
32 reps
2° HARELLE
: 28 reps
2° JARRY
: 28 reps
4° FOURNET
: 25 reps
4° Mauro OPPUS
: 25 reps
6° Slem BOUDEGHDEGH
: 24 reps
7° BRETELLE
: 23 reps
8° GRINALDI
: 22 reps
8° HOSTEIN
: 22 reps
8° LOBASCIO
: 22 reps
8° PEPIN
: 22 reps
8° Joseph PONNIER
: 22 reps
13° Bruno BARONI
: 21 reps
13° DIGIANNI
: 21 reps
15° OUBACHIR
: 20 reps
15° Vincent URBANIAK
: 20 reps
17° AULIT
: 19 reps
17° BENAYA
: 19 reps
17° EBEYER
: 19 reps
17° PUISSANT
: 19 reps
17° RAMPINI
: 19 reps
17° ZIETEK
: 19 reps
Vétéran
1 : 1°
PUJO :
22 reps
2° ZENDER
: 20 reps
3° CLET
: 19 reps
4° MILLIEN
: 18 reps
5° GRANVILLIERS
: 16 reps
5° SANOUSSI
: 16 reps
7° BINAY
: 15 reps
7° MANDOU
: 15 reps
9° BELUNZA
: 14 reps
10° ELACHEB
: 13 reps
10° TALBOT
: 13 reps
Vétéran
2 : 1°
CAUVIN :
11 reps
1° ZAPPA
: 11 reps
3° COTTARD
: 8 reps
4° MARGAIN
: 3 reps
Equipes de 5 : 1° THIL
: 100 reps
2° RIQUET 1 PARIS
: 97 reps
3° CHAMPS ELYSEES PARIS
: 88 reps
4° THIONVILLE
: 86 reps
5° ASM TOURS
: 83 reps
6° MANTES LA JOLIE
: 80 reps
7°
LOUVROIL
: 77 reps
8°
MASSY VILLE 1 :
76 reps
9° CHENNEVIERES
: 72 reps
10°
POLICE PARIS :
71 reps
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