PERE RENE PICHON
Le pionnier

        Prêtre emblématique dans le milieu du sport, René Pichon a été l'un des premiers prêtres à faire de la compétition sportive à haut niveau, il a toujours su faire le lien entre ses deux passions auprès des jeunes et des moins jeunes qu'il côtoie ... Les nombreuses conférences auquel il a participé et ses deux livres ont permit à des chrétiens de plus en plus nombreux à s'engager dans le sport et ne pas avoir peur de témoigner de leur foi ... Il est le pionnier de ce mouvement, qui espérons le un jour, permettra de mettre en place une vraie pastorale du sport dans l'Eglise !

      Son cheminement, ses photos, ses livres, ses prières, ses interviews ...

            SES PHOTOS

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                                 SES LIVRES

        La course de ma vie ( souvenirs d'un prêtre sportif )
                                    Les éditions du cerf, 1992

    Il nous raconte sa vie de jeune savoyard, de sa première course avec des copains à son entrée au séminaire et de ses deux passions mené de front, de sa campagne d'entraînement et de pastorale au terrain de compétition ... Il évoque des souvenirs de compétitions et des rencontres qui ont marqué sa vie de sportif et de croyant ! 

        Le sport et la foi ( la pastorale des champions )
                                            ( philosophie de la vie sportive et théologie de la compétition )
                                    Les éditions du cerf, 1981

    Dans ce livre René nous invite à suivre des coureurs : grands champions ( comme Michel Jazy ) et anonymes ... il nous trace leur parcours et analyse leur chemin d'homme et de croyant. Une analyse philosophie et théologique qui se lit très facilement et nous fait entrer dans le monde des témoins vivant de l'Homme !  

                            SES INTERVIEWS

			LE SPORT, TREMPLIN DE L'AME !
				article réalisé par Sabine Chevallier ( Famille Chrétienne )
	Les sportifs vont avoir leur Jubilé, dimanche prochain ( 29 Octobre 2000 )
Et sans doute notre pape jubilera-t-il particulièrement à titre personnel !
Longtemps alpiniste, encore grand amateur de marche en montagne,
il répondait aux grincheux, réticents à sa demande de lui construire une piscine à son arrivée au Vatican,
que cela coûterait moins cher que de convoquer prématurément un nouveau conclave ...
	Pour le père René Pichon également, champion de course à pied et curé de paroisse à Aix les Bains,
le sport est toujours allé de pair avec son sacerdoce.
Déjà, son enfance paysanne à Clarafond, entre le mont Revard et le lac du Bourget,
lui donne, en même temps qu'un appel précoce à devenir prêtre, le goût de l'effort,
l'amour du travail rude mais sain, la bonne résistance physique des montagnards savoyards.
	En internat dès 12 ans au petit séminaire de Rumilly, 
sa vocation se confirme tandis qu'il récolte des lauriers en course à pied :
troisième puis deuxième, au championnat de France junior.
Au grand séminaire, qu'il pleuve ou qu'il vente, 
il se débrouille pour courir ses trente ou quarante kilomètres par jour,
une heure le matin avant les laudes qui sont chantées à 7h,
une autre casée tant bien que mal à midi ou en soirée.
Et malgré ces conditions d'entraînement peu propices,
à 23 ans, il est huitième au championnat de France des 5000 m,
et restera des années parmi les vingt meilleurs Français.
	Aujourd'hui, à 54 ans, curé de huit clochers à Aix-les-Bains et vicaire épiscopal,
il court d'un ministère à l'autre plutôt qu'en championnats,
mais il est toujours affilié au club d'Aix, 
pour lequel il accueille en stage les jeunes de la section sport-études.
Et fait quand même ses dix kilomètres de footing chaque jour avant la messe,
pour entretenir l'esprit sportif.
	Car le sport a toujours été pour lui une formidable école de volonté,
apportant : maîtrise de soi, dynamisme, force de caractère, confiance en soi, envie de vivre,
audace, persévérance, respect et amour de l'adversaire qui n'est pas l'ennemi mais le frère exigeant.
Plus encore, pour lui, le sport est un tremplin de l'âme.
	Regardez, c'est comme pour les sacrements : 
les réalités les plus spirituelles s'expriment physiquement et concrètement dans des signes très matériels.
L'Alliance avec Dieu se découvre et se réalise à travers les signes de l'eau, du pain, du vin.
Dans l'expérience sportive, en allant jusqu'au bout de nos limites,
mais aussi en découvrant et en acceptant ces limites,
nous reconnaissons que nous ne sommes pas tout-puissants.
Au-delà du corps non pas méprisé mais discipliné, une sorte de plénitude spirituelle se découvre,
qui ne vient pas de nous, une transcendance que par lui-même
le sportif ne peut pas forcément nommer mais qu'il peut goûter.
	Ici s'arrête l'expérience sportive. Là commence l'expérience de Foi.
Or le coeur de notre Foi, c'est l'incarnation de Dieu ! 
Dieu prend corps et veut que nous prenions part à son Corps.
Si nous n'arrivons pas à unifier notre âme et notre corps, notre Foi est désincarnée.
Il ne nous demande pas de croire en des idées, mais d'accueillir son souffle et d'en vivre.
			LE VISAGE DU SPORT ET L'AME DU CHAMPION !
				article réalisé par le Père Pichon ( pour le site jubile.cef.fr )
	Le développement du sport est un des phénomènes les plus impressionnants du monde moderne :
il touche tous les pays, tous les âges de la vie depuis l'enfance jusqu'au 3° et 4° âge,
l'élite qui vise les médailles olympiques 
comme la masse qui cherche seulement à se faire plaisir et à entretenir sa santé,
les gens valides comme les handicapés, les partisans des sports de base traditionnels 
comme les passionnés de tous ces sports nouveaux avides de sensations,
qui chaque jour apparaissent sur le marché des loisirs.
	Que cherche donc l'homme moderne dans cet engouement sportif généralisé ?
Recherche-t-il seulement la détente du corps et de l'esprit,
un esprit sain dans un corps sain pour compenser le stress de la vie actuelle ?
Recherche-t-il seulement le plaisir du mouvement à l'heure de la technique,
de l'informatique, qui conduisent à une vie sédentaire ?
Ou recherche-t-il beaucoup plus : un supplément d'âme,
une nouvelle manière de se sentir homme et une nouvelle manière de rejoindre l'absolu et l'au-delà de l'homme ?
	La vérité profonde du sport moderne est certainement cette recherche humaine et spirituelle
qui nous pousse à ne pas confondre son visage et son âme.
Son visage, son apparence visible, c'es l'ensemble des chiffres qui mesurent 
le nombre grandissant des pratiquants, la variété, la multiplicité des activités sportives,
les performances, les records, les résultats de plus en plus spectaculaires
qui laissent planer le doute sur les moyens employés pour les obtenir.
Son visage moins glorieux, c'est aussi celui de la violence dans les stades, celui du chauvinisme exacerbé, 
celui des sommes d'argent scandaleuses dépensées ou gagnées par les organisateurs
et les héros de ces compétitions qui reproduisent les jeux du cirque d'autrefois.
	Pourtant, derrière le visage de ces chiffres, il y a l'âme du champion, forgée par la pratique sportive.
Le champion n'est pas la vedette, qui se donne en spectacle
et qui se confond avec ses résultats et ses apparences.
C'est celui qui, à force de pratiquer le sport, devient sportif dans sa vie et sa manière d'être,
c'est celui qui vit au quotidien les valeurs et les qualités développées par la saine compétition
et le dépassement de soi : la volonté, le goût de l'effort, l'endurance, la persévérance, 
la maîtrise de soi, le courage, l'audace, l'enthousiasme, l'optimisme, la confiance en soi,
la foi en ses possibilités, la combativité, le respect et l'amour de l'adversaire ...
	Par delà ce sentiment de devenir un homme autre grâce à ces valeurs morales,
le champion, c'est aussi et surtout celui qui se laisse entraîner par
la logique, le dynamisme, la fascination, le vertige du dépassement de soi-même :
à force de chercher à faire reculer les limites physiques,
il fait l'expérience de la sensation, de l'Etat de grâce, de l'extase, 
de cette émotion spirituelle qu'on ressent quand on va au-delà de son corps,
de cet émerveillement spirituel qui devient plénitude, pas seulement bien-être, mais plus-être total.
Au bout de lui-même, le champion rencontre plus que lui-même et connaît la jubilation par excellence,
le sentiment d'exister pleinement, d'exister dans l'absolu.
	Là s'arrête l'expérience sportive, là commence l'expérience de la Foi
qui apprend à reconnaître et à nommer l'au-delà de soi-même 
comme la rencontre de Quelqu'un, d'une Présence, celle de Dieu, l'Absolu par définition.
La Foi chrétienne nous révèle même que Dieu a pris corps dans l'humanité pour habiter nos corps.
Ce Dieu qui vient habiter notre corps n'est-il pas le vrai visage su sport
et le sport aujourd'hui n'est-il pas l'adoration, de ce Dieu inconnu ?