Homélie du 22° Dimanche du Temps Ordinaire (C)
église Saint Pierre de Beaumont
1-2 Septembre 2001
		Evangile : Lc 14, 7-14
  	Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas.
Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole:
		Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place,
		car on peut avoir invité quelqu'un de plus important que toi.
		Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire :
			´Cède-lui ta place´,
		et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place.
		Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place.
		Alors, quand viendra celui qui t'a invité, il te dira :
			´Mon ami, avance plus haut´,
		et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi.
		Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé. 
	Jésus disait aussi à celui qui l'avait invité :
		Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères,
		ni tes parents, ni de riches voisins : sinon, eux aussi t'inviteraient en retour,
		et la politesse te serait rendue.
		Au contraire, quand tu donnes un festin, 
		invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles,
		et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : 
		cela te sera rendu à la résurrection des justes.
		Homélie : Première place et humilité !
	Nous retrouvons encore aujourd'hui Jésus invité à un repas, 
il ne rate pas une occasion de rencontrer les gens, de partager ce qui fait leurs joies et leurs peines, 
il ne fait pas de distinction entre les hommes, 
il va aussi bien manger chez les pécheurs ( souvenez vous de Zachée ) 
que chez les justes ( ici, le chef des pharisiens ) ...
	Dans cet épisode de l'Evangile, c'est le grand repas du shabbat ( le samedi ) 
qui est toujours très festif ... Et Jésus observe les personnes présentes et leurs attitudes ...
Il utilise toujours les anecdotes du quotidien, des faits concrets 
pour nous faire découvrir les valeurs essentielles de la Bonne Nouvelle du Royaume ...
	En ce dimanche, le Christ nous invite à réfléchir sur l'orgueil, 
l'humilité et la vraie définition du serviteur !
	Il nous est arrivé à tous lors d'un buffet de voir certaines personnes 
se jeter sur les amuse-gueules, les boissons, se bousculer pour prendre le dernier morceau, 
se faire mousser dans une conversation, se vanter, monopoliser la parole ...
	Jésus nous propose la dernière place, mais soyons intelligent 
et comprenons vraiment ce que Jésus nous invite à faire comme chemin, 
il ne nous demande pas d'être des nuls, ne nous laisser marcher sur les pieds, de rechercher la médiocrité ...
	Jésus en fait s'oppose à la course à la première place, 
dans le sens où l'on peut être prêt à tout pour y arriver : 
dénigrement, violence, tricherie, piston, dopage ... 
	Jésus nous montre ce qui s'oppose le plus au salut : 
ce n'est pas le péché mais le sentiment de justice personnelle, 
l'instinct animal de se sentir le plus fort, sans faiblesse, de vouloir jouer à Dieu ...
L'orgueil est le plus grand péché devant Dieu ...
Car le royaume ne se mérite pas ( sinon personne ne pourrait y entrer ) 
mais se reçoit, s'accueille comme un don ...
	Plus on avance dans la découverte de Dieu ( et les saints en sont un formidable exemple ) 
plus on découvre notre petitesse et le besoin de Dieu, de la communauté, 
de la prière des autres pour se rapprocher de notre Père ...	
	Mais il faut bien s'entendre dans le sens du mot orgueil, 
cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas vouloir être reconnu, respecté, tenir sa place, 
connaître ses qualités et les développer ...
mais cela nous devons le faire dans l'humilité, 
toujours se souvenir que c'est grâce à Dieu que nous progressons ...
	Lorsque je fais de la compétition, comme tout sportif je cherche à gagner 
( Saint Paul d'ailleurs nous invite à concourir pour remporter le trophée ), 
mais je le fais toujours dans le respect des règles et de mes adversaires, à la loyale ...
Je préfère terminer deuxième en ayant fait une belle compétition 
que de terminer premier en ayant écraser mon frère ... 
Le plus important est la qualité de relation avec les autres ... 
La compétition ce n'est pas qu'une histoire de place, 
mais c'est une rencontre avec d'autres hommes qui eux aussi essayent d'avancer 
et c'est beaucoup mieux de les aider à avancer, 
c'est par l'échange et le partage que tous nous progressons 
et la victoire est remportée par le meilleur, jusqu'à la prochaine compétition ... 
	C'est un peu cela le secret du bonheur : 
ni dominer, ni chercher à être admiré, ni s'abaisser 
mais aimer, servir, porter la joie, aider à grandir, donner de la tendresse ...
Prenons exemple sur la grandeur de cœur de Dieu  qui donne ses faveurs en particulier aux plus faibles ...
En ce début d'année scolaire soyons des témoins de la Bonne Nouvelle 
et imitons Jésus en prenant la place du service pour le plus grand bonheur de tous nos frères !     
								Père Pascal Girard