JUBILE 2000

        A l'occasion du jubilé de l'an 2000 ... Des prêtres plus haut, plus vite, plus fort. On les voit sur un tatami de judo, un terrain de football ou au milieu d'un peloton de cyclistes. Rencontre avec trois prêtres qui s'avouent... sportifs pratiquants.

                Une façon de vivre au milieu des autres

Enfant, Serge Roux était un sportif tout-terrain. Alors, en 1961, lorsqu'il fut ordonné prêtre pour le diocèse de Chartres, il obtint de son évêque une mission d'aumônier auprès des nombreux patros d'Eure-et-Loire. « Je suis imprégné de sport. Basket, montagne ou judo, j'ai été responsable de clubs ou prêtre accompagnateur. » Aujourd'hui, le P. Roux continue de pratiquer. « C'est une façon de vivre au milieu des autres. Un moyen de m'épanouir dans ma vie de prêtre et de transmettre, d'une autre manière, le message d'amour du Seigneur. »

               Prendre le temps de me faire plaisir

Le P. Bertrand Delcey, 34 ans, ne s'est pas vraiment inscrit dans un club de judo, il y a huit ans, par amour du sport. « J'avais besoin de prendre le temps de me faire plaisir. Je cherchais une activité qui me permette de tout oublier », explique le jeune prêtre de Corbeil-Essonnes. Il est venu au sport pour échapper à la suractivité, pour gérer une « agressivité ». Dans les clubs de judo, le P. Delcey vient sans sa petite croix distinctive. Certains savent qu'il est prêtre, d'autres non. Mais lui apprécie une façon nouvelle de nouer des relations, « plus naturelles ».

               Pour Dieu, l'amour du vélo est important

Coureur cycliste amateur de haut niveau dans les années 75, le P. Robert Leroy, d'Orléans, évoque les problèmes des dérives du sport de compétition. « Autour de moi, il y avait déjà le dopage et les mafias. » Mais le P. Leroy, toujours amoureux de la petite reine, refuse de condamner en bloc. « Les gens ne sont jamais ou tout noirs ou tout blancs. Le même qui se dopait pouvait être un coéquipier modèle, toujours prêt à se sacrifier pour prendre un relais ou ramener un coéquipier qui avait crevé. » Pour le P. Robert Leroy, les sorties en vélo sont surtout l'occasion d'échanger, de parler de Dieu, au hasard d'une randonnée. « Mais je ne fais pas cela par calcul missionnaire, prévient le prêtre. Pour Dieu, tout est important, toutes les passions humaines, même l'amour du vélo. » Sport et foi ne sont pas deux mondes opposés. « Dans les deux cas, nous avons besoin d'entraînement. Sans lui, on ne tient pas. Il nous apprend la persévérance et l'humilité. »