Mgr MICHEL MOUISSE, l'évêque rugbyman
par L.B., Pèlerin n°6510, 6 Septenbre 2007

        Le rugby m'a aidé à mieux entrer en communion avec les autres.

Evêque de Périgueux et Sarlat depuis Mai 2004, Mgr Michel Mouisse a pratiqué le rugby plus de 25 ans. Aujourd'hui, il vibre toujours pour le ballon. Portrait. Michel Mouisse jouait demi d'ouverture. Un poste clé réservé à ceux qui aiment prendre des responsabilités dans le jeu. Comme aujourd'hui dans son évêché de Périgueux.

Tout, chez Mgr Michel Mouisse, respire le rugby. La chaleur de son accueil, l'accent de son Tarn natal, sa carrure athlétique et sa poignée de main vigoureuse. Même le décor de son bureau à l'évêché de Périgueux ( Dordogne ) y ramène. En témoignent le ballon qui trône sur la bibliothèque, signé des joueurs de Ribérac, ou le tableau offert par le peintre Alain Carrier, créateur de l'affiche de la 1° coupe du monde, en 1987.

Après avoir bourré sa pipe, le prélat ouvre un album de photos : Ici, c'est mon équipe du lycée Barral, à Castres. Vous me reconnaissez ? Je suis là ! Le rugby, c'est une manière d'être plus proche des gens, de mieux les comprendre. Sur un stade, les coeurs s'ouvrent plus facilement. L'Eglise devrait être attentive à cet aspect du sport.

Enfant, mon père m'emmenait au stade de la Chevallière, à Mazamet, se souvient-il. Une seul tribune et, face à elle, le "pesage" où les spectateurs suivaient les matches debout. En 1958, le futur évêque a 19 ans et il assiste déçu, à la défaite de ses chers Tarnais contre les pyrénéens de Lourdes en finale du championnat de France. Je n'oublierai jamais le duel entre Jean Prat, le Lourdais, et Lucien Mias, le Mazamétain.

Mais l'adolescent ne se contente pas d'être spectateur. Botteur redoutable, il excelle au poste de demi d'ouverture. Il s'initie d'abord dans la cour de récréation du lycée Barral à Castres, puis dans les rangs du XV de la fac, à Toulouse. En 1965, Michel Mouisse devient champion des Pyrénées ( 4° série ) avec Muret, un club de la banlieue toulousaine. D'une armoire, il tire une breloque : Tenez, j'ai encore la médaille ! Ordonné prêtre en 1966, il joue alors en réserve de l'équipe de Castres où il s'illustre souvent comme le prouve un article de la Dépêche d'octobre 1971, qu'il a conservé : Contre Gaillac, tous les Castrais sont unanimes. Le meilleur homme sur le terrain fut Mouisse, l'ouvreur. Quand le curé rugbyman raccroche les crampons, en 1975, il a 36 ans.

Mais s'il ne foule plus les pelouses des stades, l'intérêt pour le rugby de celui qui fut nommé, en 2004, évêque de Périgueux et Sarlat est toujours aussi grand. Lors de cette coupe du monde, il sera le premier supporter du XV de France. A partir du 9 octobre, je serai en pèlerinage à Jérusalem. Mais en terre sainte, je trouverai bien un passionné pour suivre le mondial avec lui. Jene voudrais surtout pas rater ça ...