JEAN-LUC ( BALOO ) MOALI

         Il a été le premier a réaliser 200 kg en prise inverse en 1995, avant que cette prise soit interdite ... Il est un spécialiste des 125 kg ! Avec son passage en Masters 1, il est de retour en compétition avec un titre en masters ! Il vient de nous quitter en 2019 ... 

                   Palmarès        Photos          Interview                                

                                                      BENCHPRESS PALMARES

           4° CHAMPIONNAT DU MONDE  MASTER - 125 kg IPF : 2005

           6° CHAMPIONNAT D'EUROPE  MASTER - 125 kg EPF : 2004

                 CHAMPION DE FRANCE  OPEN  - 125 kg : 1997
                 CHAMPION DE FRANCE MASTER - 125 kg : 2004 2005
            VICE-CHAMPION DE FRANCE  OPEN  - 110 kg : 1995

            VICE-CHAMPION DE FRANCE  OPEN  - 125 kg : 2001
           3° CHAMPIONNAT DE FRANCE  OPEN  - 125 kg : 2000
           4° CHAMPIONNAT DE FRANCE  OPEN  - 125 kg : 2004

                   RECORD PERSONNEL - 110 kg : 200   kg
                   RECORD PERSONNEL - 125 kg : 230   kg

                                                        RECORD PERSONNEL 150 kg : 20 répétition
                                                     RECORD PERSONNEL 100 kg : 43 répétition

                                                       PHOTOS GALLERY

Moalli.jpg (57985 octets) MoalliSitruk.jpg (48334 octets) Moali1.jpg (54444 octets) Moalli2.jpg (56645 octets)

                                                       INTERVIEW
                 réalisée par Emmanuel Legeard ( www.emmanuel-legeard.com ), pour le site ( Octobre 2004 )

         Jean-Luc « Baloo » MOALLI a été recordman de France et du Monde de développé couché en individuel et en équipe. Spécialiste de la force-endurance superlourde, il a un maxi à 220, et il s’est illustré dans des compétitions d’hommes forts depuis le milieu des années 1990. Ayant remporté le titre de « L’homme le plus fort de France » en 1997, Jean-Luc s’est qualifié pour le World’s Strongest Man de Las Vegas auquel il a participé, coaché à l’époque par le légendaire Yannick Laguide. Aujourd’hui, Jean-Luc tire en vétérans au niveau européen et, tandis que Yannick Laguide a délaissé la force athlétique pour se consacrer entièrement à sa petite ( mais florissante ) affaire de compagnie de taxis, lui vient de renouer avec ses premières « amours » - autrement dit : Marc Vouillot. Pour le site www.benchpresschampion.com, nous avons interviewé ce grand spécialiste, champion naturel de toute éternité, sur l’assistance du développé couché, et la manière « Baloo » d’en faire.
     EL Ken Leistner, que je tiens pour le meilleur préparateur de force américain, pousse les lifteurs à casser leur entraînement en leur faisant faire des incursions sur le terrain du strongman. En ce qui concerne les bencheurs, à développer des barils de béton ( barrel lifts ), à pratiquer le développé de tronc d’arbre, etc ... L’argument en faveur de cette méthode, c’est qu’on introduit une confusion musculaire de force dans un entraînement où les segments ont l’habitude de se déplacer bien gentiment suivant leurs trajectoires, comme des pistons bien huilés. Le corps est surpris, ce qui faciliterait ultérieurement le recrutement des gros moto-neurones des cornes antérieures de la moelle épinière et provoquerait une désinhibition de ceux-ci ... D’autre part, c’est bon pour le gainage des muscles stabilisateurs dont on méconnaît jusqu’à l’existence quand on fait son développé couché. Qu’en penses-tu ?
     JLM : 
C’est certain ; quand on est coutumier d’appliquer sa routine quotidienne et hebdomadaire dans les mêmes conditions, année après année, seule la charge évolue – mais le geste reste le même. Or, c’est la synergie de l’ensemble de la musculature qui est responsable de la performance globale ; il y a les muscles moteurs, les muscles synergiques, les muscles stabilisateurs, les muscles d’appui, les muscles antagonistes – dont certains se recoupent avec les deux dernières catégories qu’on vient d’établir, mais pas nécessairement. Le principal bénéfice qu’un bencheur peut retirer de sa participation à des épreuves d’hommes forts, c’est de reprendre conscience de son corps et que le potentiel de celui-ci n’a pas encore été exploité à fond. C’est pourquoi, en effet, on est plus fort quand on revient au couché après un détour par le strongman. Grâce au strongman, tu apprends à te rassembler en un bloc compact de force concentrée, et ça se répercute nécessairement sur tes performances de couché !
     EL : 
Tu as d’ailleurs pris des épaules extraordinaires au strongman. Quel entraînement des épaules pourrais-tu conseiller aux bencheurs comme travail d’assistance ?
     JLM : 
développé militaire pour ceux qui n’ont pas de problème de dos, et développé devant assis pour ceux qui ont des problèmes de dos, mais en évitant le cadre guide, parce que les machines stabilisent la charge pour toi, alors même que les deltoïdes sont d’abord des muscles stabilisateurs. Le meilleur, à mon avis, qui est assez généralement ce que font les grands champions ( comme Jean-Pierre Brulois ), c’est le développé avec haltères séparés, parce que les haltères séparés te permettent de descendre le plus bas possible. Or, l’application du principe d’amplitude maximale est cruciale pour un athlète de force qui a tout intérêt à partir de plus bas que le niveau auquel il arrache d’ordinaire la charge à l’inertie. Il faut savoir que, si la force est spécifique de la position de l’articulation lorsque la charge est arrachée à l’inertie, partir de plus loin permet logiquement de l’augmenter.
     EL : 
C’est ce qu’on appelle, après McDonald, qui fut plusieurs fois recordman du monde de développé couché, et l’inventeur de la barre McDonald ( ou barre en pi ), le « principe de facilitation neuromusculaire proprioceptive par le travail en étirement. » Tu ne fais pas d’élévations latérales ?
     JLM : 
Ecoute, je vais te dire quelque chose de marrant ; ça fait 16 ans que je m’entraîne, et je viens seulement de découvrir les élévations latérales d’un bras. Eh ! bien, jusque là, je faisais le mouvement à deux bras, mais ça ne m’allait pas trop bien. Je prenais lourd, mais, bon, je ne sais pas : je m’épuisais, tu vois ? Et puis, là, je me suis dit : « je vais essayer les élévations bras par bras ». J’ai eu des sensations terribles, je me concentre super bien, j’ai des résultats inespérés, et je me balade en ce moment en séries de 10 à 30kg par bras, ce qui me donne toute satisfaction. C’est un excellent exercice pour le bencheur, et même pour le culturiste exclusivement « cosmétique » qui peut tout à fait se contenter d’élévations frontales, latérales, et les compléter par un peu d’oiseau pour avoir des épaules comme des pastèques. En conclusion, je pourrais dire que le culturiste peut se passer de faire du développé devant, mais que l’athlète de force ne peut pas, en revanche, se dispenser de faire des élévations frontales et latérales.
     EL : 
Pour le deltoïde antérieur, qu’est-ce qui est le mieux : tirages au menton prise serrée, barre loin du corps, bras horizontaux, ou bien élévations frontales, prise marteau sur un banc incliné à 30° ...
     JLM : 
Après le développé militaire, incontestablement élévations frontales, prise marteau sur un banc incliné à 30°. C’est un mouvement titanesque. Jamais je n’ai aussi bien ressenti le deltoïde antérieur que sur ce mouvement. Pour ce qui est des tirages au menton prise serrée, barre loin du corps, bras horizontaux, c’est un exercice intéressant, que chacun va s’adapter différemment selon sa morphologie propre ; les gars qui ont la tête enfoncée dans les épaules, par exemple, ils vont tirer davantage avec leurs trapèzes, donc, pour eux, c’est pas bon. Mais pour les autres, ça reste une technique d’entraînement tout à fait valable.
     EL : 
Et le développé nuque ? Les meilleurs bencheurs français – je vais prendre les 3 qui ont fait 250 : Jean-Pierre Brulois, Jean-Marc Chenin, Abdel Bouhafs – font ou ont fait du développé nuque, mais, de leur propre aveu « pour se faire plaisir », car ils pensent que c’est un mouvement exclusivement culturiste n’ayant pas d’incidence sur l’amélioration du bench. Le nuque, c’est de la blague ?
     JLM : 
Bah, de la blague, ça dépend pour quoi. Pour le bench, oui, puisque, comme on disait tout à l’heure, l’important, c’est l’amplitude maximale. Or, je n’ai jamais vu un gars pousser lourd sur un mouvement complet au développé nuque. Ils font tous du partiel, puisque, d’une part, ça te déboîte l’épaule, et que, d’autre part, tu peux t’arrêter à tous les niveaux d’amplitude. C’est comme ça que tu vois des guignols qui font des quarts, des huitièmes, des seizièmes, des trente-deuxièmes de mouvement et qui te balancent, sérieux comme des papes : « Moi, je fais 150 au développé nuque – Ah, ouais, d’accord, et ben c’est bien, mon gars ! » Vas-y, par contre, pour t’arrêter sur la trajectoire d’un développé devant. Un gars qui pourrait s’arrêter à la moitié du mouvement et repartir, ça, moi, j’ai jamais vu – ça veut tout dire : le mouvement de force, c’est celui-là. Le type qui fait 150 kg en dixième de mouvement au développé nuque, je ne sais même pas s’il peut développer 75kg devant ; en revanche, n’importe quel type qui fait 150kg devant est capable de faire pareil derrière ; alors, il est où, l’intérêt ?
     EL : 
Pour l’assistance du développé couché, qu’est-ce que tu conseilles de faire ?
     JLM : 
Le moins possible, pour commencer. L’assistance, il faudrait la faire sur le mouvement : reverse, développé couché largeur épaules avec un maximum d’amplitude, etc. C’est pas la peine de se crever. En dehors de trois mouvements d’assistance lourde, un pour les pecs, un pour les épaules, un pour les triceps, il faut apprendre à concevoir le reste comme des mouvements de récupération active, destinés à favoriser le « cool-down » et surtout à procurer du plaisir – soit un plaisir cinesthésique, soit un plaisir esthétique ; la poulie vis-à-vis, par exemple, ça donne de beaux pecs, bon, d’accord : « curls for the girls », tu vois. C’est comme ça qu’il faut le prendre, pas autrement.
     EL : 
Alors, quels exos ?
     JLM : 
Au bench, il faut être performant sur toute l’amplitude de la poussée, que tu partes prise large et coudes écartés, donc en pecs, ou prise étroite et coudes vers l’intérieur, donc en épaules. Personnellement, je m’en bats les balloches d’ouvrir ma cage thoracique aux écartés couchés, ou d’assouplir mes épaules au pull-over. Moi, je fais du couché largeur épaule pour le deltoïde antérieur. En assistance, parce qu’on est hors saison, mon partenaire et moi, on fait 3 séries d’épaules à chaque séance, 4 séries de biceps aux curls barre, 4 séries de triceps et un peu d’avant-bras. Bon, Marc ( Vouillot ), il dirait que c’est encore trop. Il faut que je lui en parle, d’ailleurs, parce que j’ai atteint un équilibre comme ça, et que je me sens terriblement bien pour l’instant.
     EL : 
4 séries, c’est la limite, si on travaille bien.
     JLM : 
Absolument, si tu réceptionnes les poids, c’est pas nécessaire d’aller plus loin ; après, tu commences à empiéter sur le mouvement. En plus, si tu donnes 10 séries à ton corps, ton corps va te les réclamer à chaque séance avant de pouvoir ressentir quelque chose.

                                                  Retour à la page d'accueil : accueil